Le développement du langage chez l’enfant suit un rythme propre à chacun, et il n’est pas rare qu’un enfant de 2 ans comprenne parfaitement son environnement sans pour autant s’exprimer verbalement. Cette situation, bien que préoccupante pour les parents, mérite une analyse approfondie et une approche adaptée, voici donc comment gérer cette situation.
La compréhension sans expression : un phénomène courant
Pour commencer, il est indispensable de savoir que la compréhension et l’expression sont deux aspects distincts du développement langagier. Le fait que votre enfant comprenne les consignes, réagisse aux demandes et interagisse de manière non verbale démontre qu’une partie essentielle du développement langagier est en place.
Cette capacité de compréhension constitue une base solide sur laquelle pourra se construire l’expression orale et la période entre 18 mois et 3 ans représente une phase cruciale dans l’acquisition du langage, avec des variations importantes d’un enfant à l’autre.
Les causes possibles du retard d’expression
Plusieurs facteurs peuvent expliquer un retard dans l’expression verbale. Il peut tout d’abord s’agir d’un simple décalage temporel dans le développement, d’une particularité individuelle ou parfois de causes plus spécifiques nécessitant une attention particulière.
Parmi ces causes, on peut notamment évoquer une timidité excessive, un environnement peu stimulant sur le plan langagier, ou des facteurs physiologiques comme une difficulté auditive légère ou un trouble de l’articulation.
Enfin, dans certains cas, le bilinguisme familial peut également induire un léger retard dans l’apparition du langage expressif.
L’importance d’un bilan professionnel
Face à cette situation, il est recommandé de consulter un pédiatre qui pourra évaluer le développement global de l’enfant, car sans l’aide d’un professionnel, l’ensemble des hypothèses rend difficile la mise en place d’actions cohérentes.
Ce professionnel pourra, si nécessaire, orienter vers un orthophoniste pour un bilan plus approfondi. L’orthophoniste évaluera alors précisément les capacités de compréhension et d’expression de l’enfant, permettant ainsi de déterminer si une prise en charge est nécessaire.
Il y aura également probablement un contrôle de l’audition pour écarter toute difficulté à ce niveau et voir comment le problème évolue au fil du temps.
Les actions concrètes à mettre en place au quotidien
Dans l’environnement familial, plusieurs approches peuvent favoriser l’émergence du langage.
La première chose est de maintenir une communication riche et variée avec l’enfant, en verbalisant les actions quotidiennes et en encourageant toute tentative de communication, qu’elle soit verbale ou non.
Par exemple, les jeux, les comptines et les lectures partagées constituent des moments privilégiés pour stimuler le langage mais veillez à ne jamais mettre de pression excessive sur l’enfant et valorisez toujours ses efforts de communication, quelle que soit leur forme.
L’importance de la socialisation
Les interactions avec d’autres enfants sont aussi très importantes dans le développement du langage, par exemple, la fréquentation d’une crèche, d’un jardin d’enfants ou les rencontres régulières avec d’autres enfants peuvent stimuler l’envie de communiquer verbalement.
Et pour cause, car les enfants apprennent beaucoup par imitation, le contact avec leurs pairs peut donc déclencher des progrès significatifs dans l’expression orale.
La gestion des émotions parentales
Il est naturel de s’inquiéter face à un retard d’expression verbale, mais veillez à toujours à maintenir une attitude positive et encourageante. En effet, le stress parental peut être ressenti par l’enfant et avoir un impact négatif sur son développement.
Pour gérer des émotions difficiles à ce niveau, n’hésitez pas a faire appel à un professionnel qui pourra résoudre vos inquiétudes et vous aider à adopter les attitudes les plus favorables au développement de votre enfant
Les signes d’alerte à surveiller
Certains signes méritent une attention particulière et peuvent justifier une consultation rapide, il y a tout d’abord l’absence de babillage, mais aussi le manque d’intérêt pour la communication, ainsi que l’absence de gestes pour se faire comprendre, ou une régression dans les acquisitions déjà présentes.
La présence de ces signes ne signifie pas nécessairement un trouble grave, mais justifie une évaluation professionnelle pour faire un bilan de la situation et agir en conséquences.