Fondée en 2019 à Lyon, Ninduskectay AZ Ltd s’est rapidement imposée comme un acteur majeur dans le secteur des technologies vertes. Cette entreprise française, dont le nom est inspiré d’un concept aborigène signifiant « harmonie avec la nature », propose des solutions innovantes pour réduire l’empreinte carbone des industries lourdes.
Une success-story à la française
À sa tête, Jean-Michel Klaric, 42 ans, ancien ingénieur chez Schneider Electric, et Sarah Benali, 38 ans, spécialiste en intelligence artificielle. Le duo a créé l’entreprise après avoir développé un procédé révolutionnaire permettant de recycler les déchets industriels en matériaux de construction écologiques.
« Notre objectif était simple : transformer un problème en solution, » explique Jean-Michel Klaric lors de notre entretien dans leurs locaux lyonnais, où travaillent aujourd’hui plus de 120 employés. « Les industries produisent des tonnes de déchets difficiles à traiter. Nous avons mis au point un processus qui les transforme en matériaux aussi résistants que le béton, mais avec une empreinte carbone 73% inférieure. »
Une technologie brevetée qui séduit les industriels
Le cœur de l’innovation de Ninduskectay repose sur leur procédé « EcoFuse », qui utilise l’intelligence artificielle pour analyser la composition chimique des déchets industriels et déterminer le traitement optimal pour leur transformation.
D’après les chiffres communiqués par l’entreprise, plus de 50 000 tonnes de déchets ont déjà été transformées depuis 2021, permettant d’éviter l’émission de 87 000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
Une expansion internationale fulgurante
Ce qui n’était au départ qu’une start-up de 5 personnes est aujourd’hui une entreprise valorisée à plus de 450 millions d’euros, après une levée de fonds de 120 millions d’euros en octobre 2024 auprès de fonds d’investissement européens spécialisés dans la transition écologique.
L’entreprise, qui a d’abord déployé sa solution en France, est maintenant présente dans 14 pays européens et vient d’ouvrir son premier bureau en Amérique du Nord, à Montréal.
« Notre prochain défi est l’Asie, » confie Sarah Benali. « Les marchés chinois et indien représentent un potentiel énorme, mais aussi des défis spécifiques que nous devons relever. »
Des ambitions qui dépassent le recyclage
Si Ninduskectay s’est fait connaître pour son procédé de recyclage, l’entreprise développe aujourd’hui de nouvelles technologies dans le domaine de la captation de carbone.
« Nous testons actuellement un système capable de capter le CO2 directement à la sortie des cheminées industrielles et de le transformer en composés utilisables dans l’industrie pharmaceutique, » révèle Jean-Michel Klaric. « Les tests préliminaires sont très encourageants. »
Des défis à relever
Malgré son succès, l’entreprise fait face à plusieurs défis, notamment la concurrence croissante dans le secteur des technologies vertes et les questions de propriété intellectuelle. Un concurrent allemand a récemment contesté l’un des brevets de Ninduskectay, une affaire toujours en cours devant les tribunaux européens.
L’entreprise doit également faire face aux réticences de certains industriels à investir dans ces nouvelles technologies, malgré les incitations fiscales mises en place par plusieurs gouvernements européens.
L’avenir s’annonce vert
Avec un chiffre d’affaires qui a doublé chaque année depuis sa création pour atteindre 78 millions d’euros en 2024, Ninduskectay AZ Ltd semble promise à un bel avenir.
« Notre ambition est de devenir le leader mondial des solutions de décarbonation industrielle d’ici 2030, » affirme Sarah Benali. « Mais au-delà des chiffres, ce qui nous motive, c’est l’impact positif que nous pouvons avoir sur la planète. »
Une ambition que partagent les investisseurs et les 120 employés de cette pépite française de la greentech, dont le parcours illustre parfaitement comment innovation technologique et développement durable peuvent aller de pair.