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Le symbolisme du taureau

Le taureau est symbole de pouvoir fécondant, de propagation vitale. Elle est associée par ses cornes à la Lune et à ses influences. Il est également lié à la figure mythique du Minotaure, au taureau égyptien Apis, aux danses taurines de la Crète antique et au culte de Mithra.

Cet article se veut un tour d’horizon de la symbolique du taureau, en gardant à l’esprit que sa principale caractéristique, commune à la plupart des civilisations et cultures anciennes, est d’évoquer la puissance et le pouvoir de la fécondation terrestre et céleste. De même, sa symbolique astrologique sera brièvement vue.

La culture indienne

Le dieu védique Indra est assimilé au taureau comme force réchauffante et fécondante. Elle est liée au complexe symbolique de la fertilité : corne, ciel, eau, éclair, pluie, etc. On dit que briser la corne du taureau, c’est briser le pouvoir, mais sans briser ce pouvoir, il peut être sublimé.

Bien que le taureau soit un emblème d’Indra, il est aussi un emblème de Shiva et, en tant que tel, il est blanc et noble. Représente l’énergie sexuelle; mais monter le taureau comme Shiva l’a fait, c’est dominer et transmuter cette énergie, en vue de son utilisation yogique et spiritualisante. Le taureau de Shiva, Nandi, symbolise la justice, la force mais aussi le Drame, l’ordre cosmique.

Nous avons également le dieu suprême du ciel Dyaus, un taureau qui, comme le grec Zeus, rugit quand il tonne. Rudra, dieu des tempêtes, est un autre taureau.

Enfin, le dieu solaire et de la pluie parmi les Vedas est Agni, un taureau hurlant aux mille cornes.

La culture égyptienne

Chez les Égyptiens, le taureau qui porte un disque solaire entre ses cornes est à la fois un symbole de fertilité et une divinité funéraire liée à Osiris et à ses renaissances : ses funérailles sont célébrées à Memphis en grande pompe ; Des cadeaux furent apportés de toute l’Egypte, mais aussitôt disparu, Apis renaquit sous une autre apparence mortelle, et il fut reconnu parmi les troupeaux à la marque noire sur son front, sur son cou et sur son dos, sur son blanc. fourrure. Il existe des peintures qui représentent un taureau noir portant le cadavre d’Osiris sur son dos.

Osiris, en tant que dieu lunaire, était également représenté sous la forme d’un taureau.

D’autres taureaux sont Mneris, le taureau blanc, Bukis et Onufis, qui personnifiaient l’âme d’Osiris.

Culture assyrienne

En Assyrie, le taureau est l’un des dieux créateurs de l’humanité. Dans le poème de Gilgamesh, il abreuve un taureau avec une cruche. C’est la figure omnivalente de la vie. Parfois il est ailé, parfois non, à tête humaine ou non.

Nous avons également les soi-disant lamassu, taureaux androcéphales ailés placés à l’entrée des complexes architecturaux monumentaux. Ces figures, exotériquement, avaient pour mission de protéger le bâtiment et d’inculquer un certain sentiment de respect chez le visiteur, et ésotériquement, elles étaient liées à la protection bénéfique de l’être humain aux niveaux les plus subtils.

Culture babylonienne

À Babylone, Ann, dieu suprême, était caractérisée par quatre paires de cornes de taureau, disposées en forme de diadème, symbolisant sa toute-puissance. Enlil est appelé le taureau puissant ; C’est lui qui a provoqué le déluge babylonien. Marduk, quant à lui, est le taureau noir des abysses.

Culture chinoise

En Chine, si la tête cornue de Chen-nong, inventeur de l’agriculture, peut évoquer le bœuf ou le taureau, celle de Tch’e-yeu est nettement comparable au taureau. De plus, il y avait Huang-ti, qui s’opposait aux deux.

Tch’e-yeu, à tête cornue et aux pieds de bovin, s’oppose, grâce au vent, à Huang-ti, qui commande les dragons aquatiques, mais aussi la sécheresse.

Tch’e-yeu est l’auteur de Troubles cosmiques. Il sera vaincu par Hunag-ti sous son aspect hibou.

Culture iranienne

Les premières créatures vivantes étaient un homme (Gayomart) et un taureau (Goch), en référence aux temps anciens de confluence entre les êtres humains et les animaux.

Le mythe raconte que les deux hommes furent tués par le dieu Ahriman et que le premier couple humain naquit de la semence de Gayomart : Machya et Machyoi.

Culture mithriaque

Un mythe d’une profonde symbolique nous raconte un processus qui comprend la fuite du taureau de la grotte-étable, la capture au lasso par Mithra, le transport de l’animal sur ses épaules jusqu’à la grotte d’où il s’était enfui, l’apprivoisement la grotte et, enfin, l’acte de sacrifice du taureau. Or, cet acte de mort n’est pas une expression de la férocité et de l’arrogance de Dieu, comme le dénonçaient alors les Pères de l’Église, mais plutôt un projet de salut capable de démontrer la supériorité de l’homme pour le bien de tous ; car Mithra, en plus d’être le Sauveur, est aussi le brillant rénovateur de l’univers. Le dieu qui apprivoise le taureau en le chevauchant symbolise aussi l’être humain qui surmonte sa part animale.

Dans le mythe, la mort du taureau est un acte d’amour envers l’humanité, et pour cette raison, Mithra mérite toute la reconnaissance du Soleil.

Le taureau est le symbole de fertilité pour le monde végétal, animal et humain ; de sa mort, accomplie avec ruse et courage, naît la vie sur terre. Le secret de la fertilité était donc gardé dans le sacrifice du taureau.

Je trouve intéressant de noter que le geste de vol, qui a servi aux auteurs chrétiens pour qualifier Mithra de terrestre et monstrueux, se retrouve non seulement dans les événements épiques des Perses, mais aussi à l’époque hellénistique (Hermès, comme premier geste après la naissance, il vola un grand troupeau de bétail) et romain (Romulus et Remus avaient le titre de voleurs pour avoir volé un veau à leur voisin).

La tradition zoroastrienne

Zoroastre ou Zarathoustra condamneraient le sacrifice du taureau, mais uniquement parce que le rite avait dégénéré en d’horribles formes de sacrifice d’animaux. En réalité, le veto du prophète n’a jamais été pleinement réalisé ; à tel point qu’aujourd’hui encore, en Perse, de petites communautés célèbrent la fête dédiée à Mithra avec le sacrifice d’un animal.

Culture hittite

La tempête est un taureau qui rugit quand il tonne, et Techup est divinisé. D’autres taureaux divins sont les montagnes Hurri et Serri.

Culture crétoise

En Crète, le taureau apparaît sous la figure du Minotaure, un monstre au corps d’homme et à tête de taureau, fils d’un taureau que le dieu Poséidon avait envoyé à Minos, et Pasiphaé, épouse du roi Minos, l’un des trois fils de l’union entre Zeus et Europe. Le mythe raconte que Minos, gêné par la naissance d’un monstre, ordonna à l’architecte Dédale de lui construire le Labyrinthe, un palais où il emprisonna le Minotaure, qui était cannibale, et qui se nourrissait chaque année des sept jeunes qui lui étaient offerts. en sacrifice, jusqu’à ce que le héros Thésée mette fin à une telle brutalité.

Dans une fresque sur les murs du palais de Knossos, en Crète minoenne, datant d’environ 1500 avant JC. C., on voit clairement le saut d’une danseuse sur le taureau. Ceci est lié à la volonté d’apprivoiser ce bovidé et de le mettre au service de l’être humain.

Culture grecque

Dans la tradition grecque, les taureaux sauvages symbolisent le déchaînement incontrôlé de la violence. Ce sont des animaux sacrés pour Poséidon, dieu des océans et des tempêtes, et pour Dionysos, dieu de la virilité fertile. Hésiode l’appelle « une bête hautaine, au feu indomptable ».

Toujours en Grèce, le mythe nous raconte que, parmi les jeunes femmes dont Zeus tomba amoureux, se trouvait la belle Europe. La jeune femme jouait avec ses amis sur la plage de Sidon lorsque Zeus la aperçut et tomba amoureux de sa grâce et de sa beauté.

Son amour était si grand que, pour s’approcher d’elle, il se transforma en taureau blanc et alla se coucher à ses pieds. Dès que la jeune femme commença à jouer avec l’animal, celui-ci la surprit, la jeta à la mer et l’emmena, contre son gré, sur l’île de Crète. C’est précisément à la fontaine de Gortyne, à l’ombre des platanes, que le dieu s’est uni à l’Europe. Depuis lors, on dit que les bananes ne perdent jamais leurs feuilles en hiver, car elles servaient à protéger l’amour d’un dieu.

Culture hébreuse

Dans le bœuf égyptien Apis se trouvent les origines du veau d’or que les Hébreux adorent malgré Moïse.

Culture romaine

Dans la culture romaine, le taureau est symboliquement présent dans le rite de fondation des villes romaines. Nous savons que toute ville romaine devait se souvenir dans son rite fondateur de l’acte accompli par Romulus en traçant les limites de la Ville éternelle avec une charrue. L’espace sacré entouré des murs était, dans toutes les colonies, aménagé selon la même cérémonie : un prêtre guidait la charrue tirée par une vache blanche et un taureau noir ;

Le sillon marquait la surface choisie et sur elle s’élevaient les murs. C’est ainsi que fut rappelé et ravivé le rite institué par Romulus lors de la fondation de la ville qui portait son nom. S’agissant d’un espace sacré, mais situé au-dessus du monde contingent, la vache et le taureau évoquaient la dualité sous laquelle se déroulent les événements humains.

Peuples tatars

Pour ces peuples, c’est l’incarnation de la force chthonienne. Le taureau supporte le poids de la terre sur son dos ou sur ses cornes.

Chez les Tatars de l’Altaï, le seigneur de l’enfer est représenté à la fois dans un bateau noir sans rames et monté à l’envers sur un taureau noir. Il tient à la main un serpent ou une hache en forme de lune. Des taureaux ou des vaches noires sont sacrifiés.

Culture ibérique

Dans la péninsule ibérique, outre la guerre, le taureau était lié à la Déesse Mère sous ses différents aspects ainsi qu’aux divinités célestes et aux eaux (rivières, fontaines et sources). Son culte était très répandu, et les « sangliers » en pierre qui représentent des taureaux et des danses sont particulièrement célèbres.

Le taureau apparaît également représenté dans les peintures rupestres, tant dans l’art naturaliste franco-cantabrique que dans l’art levantin. Dans ce dernier, la forme et les situations dans lesquelles il est représenté nous indiquent clairement qu’il est revêtu d’un certain caractère sacré.

Il convient de souligner que les corridas traditionnelles de la péninsule ibérique et de tout le sud-ouest de l’Europe ne doivent pas être considérées comme un spectacle sportif, mais plutôt comme une forme ritualisée des anciens spectacles taurins méditerranéens qui se terminent par un sacrifice du représentant, aussi respecté que redouté, de la force indomptable de la nature.

Symbolisme astrologique

Dans la symbolique astrologique du Zodiaque, le taureau (Taureau) est le deuxième signe, signe de terre, et les personnes nées sous ce signe se voient attribuer des qualités telles que la lourdeur, la connexion à la terre, la fermeté et la vitalité. Ce signe astrologique domine la période entre le 21 avril et le 21 mai, et Vénus y a sa « maison de nuit », ce qui suggère des relations mythologiques entre le dieu taureau et la déesse de l’amour.

Les légendes astrologiques des Grecs voient le Minotaure dans le taureau céleste, mais aussi ce bovin sauvage qui, un jour, dévasta les champs autour de Marathon et fut tué par le héros Thésée. Derrière le taureau céleste se trouve le groupe nébuleux d’étoiles des Pléiades, les sept filles d’Atlas, qui furent poursuivies par le chasseur Orion jusqu’à ce qu’elles se transforment d’abord en colombes puis en étoiles.

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